Mais concrètement, c'est quoi la VEO? Et bien c'est la violence qui est utilisée pour éduquer les enfants, que ce soit à la maison, à l'école, chez une nounou, à la crèche, etc...
Il y a la violence éducative physique, celle à laquelle on pense directement: la fessée, la gifle, la tape sur la main, la tape sur la couche, etc... Mais ce n'est pas tout. Il y a également d'autres violences, plus insidieuses et qui font parfois bien plus de dégâts: les punitions, les humiliations verbales, le chantage, les menaces, les cris, etc...
Personnellement, je n'accepterais pas que mon mari me menace, ni que mes amis m'humilient, etc... Alors pourquoi le faire subir à nos enfants?
On peut parfaitement élever nos enfants sans toute cette violence! Ce n'est pas évident, mais je suis certaine qu'on peut y arriver. Tout comme on peut réussir à faire classe sans cette violence...
Entendons nous bien: élever un enfant sans VEO ne veut pas dire élever un enfant roi, en étant laxiste, sans poser de limites, etc... Au contraire, il y a besoin de poser des limites, mais des limites justes, adaptées à l'âge de l'enfant.
De nombreux articles sur le web traitent de cette question et donnent des pistes pour se passer de cette violence.
Les livres notamment d'Isabelle Filliozat ainsi que Faber et Mazlich sont de véritables mines d'informations également.
Mais là, j'avais envie de vous parler un peu de mon expérience. De mes réussites, de mes échecs.
Avec chéri nous avons toujours souhaité éviter les violences physiques et nous avons réussi. Ni Crevette ni Cacahuète n'ont eu de fessées, gifles, petites tapes, etc... Rien. Et nous en sommes fiers, même si ça nous a toujours semblé évident.
Tout ce qui est humiliations, nous nous en sommes passés sans souci.
Mais il y a eu d'autres erreurs...
A un moment, j'ai de temps en temps usé de "chantage" de type: "Range tes affaires, sinon on n' ira pas jouer dehors." Cela donnait lieu à une enfant qui au mieux faisait la tâche en râlant, au pire en larmes. Après réflexion et lecture, j'ai vu les choses différemment. Plutôt que de faire du chantage, il suffit que j'expose les choses clairement afin de faire comprendre ce que je souhaite et pourquoi. "Il y des vêtements qui traînent par terre. Mets tes sous vêtements au sale que je puisse faire une lessive et pose le reste sur ta petite chaise pour que ce ne soit pas sali et que tu puisses les remettre demain. Dès que ce sera fait, nous pourrons aller jouer dehors!" Tout se passe beaucoup mieux comme ça. Lorsque les choses ont été expliquées à plusieurs reprises, un mot suffit ensuite. Pour revenir à mon exemple, lorsque leurs vêtements ne sont pas rangés (ce qui devient de plus en plus rare), un simple: "Affaires!!!" dit sur un ton enjoué, suffit à ce qu'elles viennent et rangent.
Même si elles restent rares, il y a également eu des punitions. Alors je peux les compter sur les doigts d'une main. Les quelques punitions étaient des mises à l'écart et avaient lieu lorsqu'une des filles avait fait mal intentionnellement à l'autre. Mais au final, elles n'ont pas servi à grand chose, à part me permettre de me calmer et de pouvoir résoudre le conflit ensuite. Je me suis rapidement rendue compte que mettre des mots sur les sentiments des unes et des autres était bien plus efficace et utile. Je fais également toujours bien attention de qualifier le comportement et non la personne. Je ne dis pas "Tu es méchante d'avoir tapé ta sœur" (car déjà je ne le pense pas et qu'ensuite c'est mauvais pour son estime d'elle-même), mais "Il est interdit de taper qui que ce soit. Ce comportement n'est pas acceptable. Ta sœur a eu vraiment mal!" Les filles en parlent ensuite ensemble en expliquant leur ressenti, puis "l'agresseur" s'excuse.
Et puis il y a les cris... Et ça, c'est ma bête noire. En fait, dès que je suis fatiguée, que ma journée dans la classe a été difficile, etc... ma patience est limitée et j'ai du mal à ne pas crier lorsque mes puces ont un comportement qui ne me convient pas (ne toujours pas être allé se laver les mains malgré mes nombreux rappels par exemple... ). Il suffirait pourtant la plupart du temps que j'aille les voir, que je me mette à leur hauteur et que je leur demande directement les choses, mais parfois je n'en ai pas la force. Mais on y travaille, et j'y crois
Je vous ai donc fait un état des lieux de notre cheminement par rapport à la VEO à la maison. Les exemples donnés ne conviendront sûrement pas à tout le monde, c'est juste la façon dont nous faisons à la maison et qui convient à toute la famille!
A l'école, je suis le même cheminement...
Évidemment, aucune violence physique, ni chantage, ni humiliations ou menaces... Les punitions sont excessivement rares. Mais comme à la maison, il m'arrive de perdre patience et de crier afin de retrouver le calme dans la classe. Mais ça arrive plus en plus rarement et qu'est ce que ça fait du bien! Nous avons trouvé d'autres techniques ensemble avec les élèves et ça fonctionne plutôt bien (une petite clochette lorsque le bruit est trop élevé, un bâton de parole pendant les débats, des temps d'ateliers qui évoluent selon la fatigue des enfants, etc...)
Pour terminer, je vous mets le lien du site de l'observatoire de la violence éducative ordinaire (OVEO). N'hésitez pas à aller y faire un tour, c'est une vraie mine d'informations: OVEO
Et vous, vous en êtes où dans votre cheminement?
Ce thème a été traité par d'autres blogueuses pour les jeudis éducation, rdv proposé par WonderMômes :
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